Au verger bio : finis les fruits défendus

  À l’heure où les fruits conventionnels perdent leur capital-santé tant ils sont traités chimiquement, l’arboriculture bio invite à une...

 

À l’heure où les fruits conventionnels perdent leur capital-santé tant ils sont traités chimiquement, l’arboriculture bio invite à une naturalité plus saine et nous ouvre les portes de ses vergers où coexiste une très grande diversité.

 

Les fruits sont indispensables à notre santé. Dotés d’une teneur en eau de 75 à 95 %, très peu caloriques, pauvres en protéines et matières grasses, ils sont d’un grand intérêt nutritionnel. Consommés entiers, ils se comportent comme un sucre lent car ils associent glucides et fibres, évitant une montée violente du taux de sucre. C’est pourquoi il est plus équilibrant et plus rassasiant de croquer prunes, nectarines ou pastèques que de se contenter de leur jus. De plus, riches en anti-oxydants, pourvus de sucre naturel non transformé, ils sont une bonne source de vitamines, d’oligo-éléments et minéraux. L’étude française Suvimax (SUppléments en VItamines et Minéraux AntioXydants), menée sur 13 000 individus de 1995 à 2003, aainsi établi que leur consommation assidue prévient des maladies cardio-vasculaires, de l’obésité, de cancers. “Mangez 5 fruits et légumes par jour”, le slogan du Plan National Nutrition Santé (PNNS) a bien marqué les esprits. Mais, attention ! Quand plus d’une vingtaine de traitements chimiques s’abattent, en moyenne, sur une pomme produite de manière intensive, ne doit-on pas s’inquiéter ? Réponses au verger bio.

 

Les stratégies de défense

Cultivés sans engrais ni pesticides de synthèse, les fruits bio ne font pourtant pas défaut sur les étals des magasins où on les trouve même en grande quantité. Quel est alors le secret des arboriculteurs bio pour combattre maladies, champignons et insectes ? Règle numéro 1, choisir les variétés de pommes, de poires, de fraises adaptées à sa terre, à son climat. En sélectionnant la variété spécifique qui se plaît ici et pas ailleurs – la clémentine en Corse, la poire Bourseyre en Ardèche –, le producteur bio joue aussi son rôle de conservateur de la biodiversité.

Pour nourrir ses arbres, il fertilise le sol avec du compost dans lequel les vers de terre auront pour mission d’aérer la terre. Ainsi, les racines peuvent descendre plus en profondeur pour chercher les minéraux nécessaires. Afin de renforcer la vitalité des plantes, certains arboriculteurs les pulvérisent de préparations biodynamiques (1) à base de silice, quartz et humus. Nombre d’insectes amis sont les bienvenus comme les coccinelles qui régulent naturellement la présence de pucerons. Enfin, des doses limitées de soufre et de cuivre restent autorisées en cas d’attaque de champignons.

Autant de stratégies qui, progressivement, font montre de leur efficacité. À l’heure où le gouvernement s’est donné comme objectif de réduire de moitié, d’ici 2018, la quantité de pesticides répandus dans les champs, les techniques de l’arboriculture bio sont regardées de plus en plus près.

 

Ramener sa fraise… en cuisine

À la maison, certaines précautions sont de mise pour conserver aux fruits toutes leurs propriétés nutritionnelles. En général, ceux-ci s’épanouissent à l’air ambiant et exposés au jour. Mieux vaut mettre les pommes à part car l’éthylène qu’elles dégagent accélère le mûrissement de l’ensemble de la corbeille. S’il est préférable de laver les fruits juste avant de les manger – et pas à l’avance – en bio, on peut tout à fait ne pas les éplucher parce que nombre de propriétés bénéfiques se concentrent dans et sous la peau. Enfin, introduits dans des assortiments de crudités, des tagines, en morceaux dans des soupes ou même mélangés à des gratins de légumes, les fruits apportent une bonne dose d’originalité à la cuisine du quotidien.

 

Gaëlle Poyade

(1) La biodynamie est une méthode d’agriculture biologique visant à restaurer la fertilité des sols en s’appuyant sur les forces cosmiques et des préparations à base de plantes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *