Aux États-Unis aussi, la demande des consommateurs en aliments bio : légumes, produits laitiers, œufs, céréales, viandes, s’accentue. Mais la production, trop dispersée, est à la traîne. Pourtant des agriculteurs s’organisent, à l’image des créateurs de la coopérative Cropp, née dans le Wisconsin en 1988 de la volonté de sept “farmers” de sortir de l’engrenage du productivisme à outrance. Forte aujourd’hui de plus de 1 650 adhérents (soit environ 10 % de la bio des USA) répartis dans 34 États, surtout dans ceux du Nord-Est, la coopérative cherche à rallier de nouveaux agriculteurs bio, notamment des producteurs de lait. “Cette profession est complètement sinistrée, elle court après les rendements, prise dans le cercle infernal des engrais, pesticides, hormones, clonage… La bio est, pour beaucoup, une bouée de sauvetage afin de continuer ce métier que nous aimons. Nous sommes une nouvelle génération d’agriculteurs qui croyons à un modèle plus sain et plus humain”, explique Travis Forgues, jeune producteur laitier du Vermont, qui a repris la ferme de ses parents après des études à l’Université en psychologie et sciences de l’informatique. Soucieuse de maintenir les petits agriculteurs, en renouant avec les ventes locales, la coopérative Croop, connue par sa marque Organic Valley, tient à offrir une alternative durable aux agriculteurs, basée sur des prix équitables et en s’affranchissant des multinationales.
Christine Rivry-Fournier
www.farmers.coop