Sur la prestigieuse appellation de Châteauneuf-du-Pape, première née des AOC françaises en 1933, 24 % des surfaces viticoles sont aujourd’hui en bio ou conversion, sur 3 200 hectares cultivés par 320 vignerons. Une proportion significative et bien supérieure à la moyenne française (la viticulture bio représente 7,4 % du vignoble national). Pour Michel Blanc, directeur de la Fédération des syndicats de producteurs de Châteauneuf-du-Pape, le chiffre pourrait bien grimper à 40 % dans les années à venir. “En bio, explique-t-il, le plus difficile reste la maîtrise de l’herbe, d’autant plus dans nos terroirs de galets roulés, de vieilles vignes.” Les viticulteurs s’équipent donc en matériel de travail du sol, au lieu de pulvériser de l’herbicide. “Ici, les conditions climatiques favorisent les pratiques bio”, poursuit Michel Blanc. En effet, comme il pleut moins que dans l’Ouest, une maladie comme le mildiou se développe moins facilement. La Fédération, depuis des années, a incité au passage en bio, a accompagné les viticulteurs dans leurs conversions, en organisant des formations, des réunions, des dégustations. “Ce n’est pas pour faire des meilleurs vins, conclut Michel Blanc, mais pour faire des vins qui tiennent compte de l’environnement. C’est une logique d’appellation.”