Sols, cultures, paysages, bâtiments : deux fermes mayennaises bio près de Laval sont passées au peigne fin par 27 étudiants d’un cours international d’agriculture biologique, donné par l’université hollandaise de Wageningen. Ici, chaque année, en juin, la théorie fait place à la pratique. Les cultures de céréales de Philippe Lemercier et l’élevage de vaches laitières des producteurs hollandais Marieke et Willem De Kam, sont auscultés pendant dix jours. Ces échanges et réflexions sont menés en anglais, langue adoptée pour les 17 nationalités présentes. Xan Du, Yuusuf, Fanny ou Franscico, venus de Chine, Somalie, Suisse ou Mexique ou même Hanna, originaire de la Beauce, ont découvert les haies favorisant la biodiversité ou encore la part importante de pâturage et de foin pour les animaux. Pour Tamilarasi ou Menila, 50 hectares de terres, c’est déjà beaucoup, comparé aux surfaces des petits paysans indiens ou népalais qu’elles connaissent. “60 % de nos étudiants viennent des pays du sud, confie Walter Rossing, enseignant. Quelques-uns deviendront producteurs, d’autres chercheurs. Certains continuent en doctorat”. Car ce cours intègre un Master “Agriculture biologique” reconnu. “Je veux appliquer ce que j’apprends”, affirme Medhin, salariée d’une ONG de développement rural en Éthiopie. Pour elle, la bio est la meilleure solution pour améliorer les techniques de production ancestrales, d’autant plus que son État s’y intéresse.