Réveillon traditionnel ou original, cette exception gastronomique invite à découvrir de nouvelles saveurs. Indissociable des bonnes tables, le vin se réinvente à l’aune de l’agriculture biologique et biodynamique. Savez-vous que 8 % du vignoble français est bio ? Petit tour des régions pour en savoir plus.
Entre 2007 et 2012, le vignoble bio français a quasiment triplé de surfaces ! Un véritable engouement ! En 2013, on dénombre presque 5000 exploitations viticoles bio occupant quelque 64 000 hectares. Voici quelques chiffres clés :
→ Cette année, 144 nouveaux vignobles ont démarré leur conversion à l’agriculture biologique ; ils sont deux fois moins nombreux qu’en 2012 sur la même période. Mais ce ralentissement du nombre d’engagés est plutôt salutaire pour la filière afin de bien pouvoir écouler les stocks dans les prochaines années.
→ 4 régions concentrent plus des 3/4 des surfaces de vigne certifiées bio : Languedoc-Roussillon (20 571 hectares), Provence-Alpes-Côte d’Azur (15 128 hectares), Aquitaine (9 742 hectares) et Rhône-Alpes (5 120 hectares)
→ 6 régions dépassent les 10 % de leur vignoble en bio : 16,6 % en Provence-Alpes Côtes d’Azur, 15,4 % en Lorraine, 14 % en Franche-Comté, 13,7 % en Alsace, 10,8 % dans le Centre et 10,2 % en Rhône-Alpes.
Envol des volumes
→ Près de la moitié des viticulteurs bio élaborent eux-mêmes leur vin.
→ 83 % de la production de vins est issue de caves particulières, 17 % provient des coopératives. Le négoce est un acteur important, vendant un tiers des volumes produits.
Une demande dynamique
→ De 2010 à 2013, le vin est la famille de produits bio au taux de croissance le plus élevé : +56 %. Il représente 11 % des ventes de produits alimentaires bio pour un chiffre d’affaires de 503 millions d’€.
→ Les vins bio gagnent du terrain chez les restaurateurs : la valeur d’achat de ce secteur est estimée à 61 millions d’€. D’après l’étude de CHD Expert pour France AgriMer, 48 % des restaurants en proposent en 2013 contre 37 % en 2011.
→ À l’inverse du vin conventionnel acheté à plus de 80 % en grandes surfaces, c’est la vente directe le principal circuit de distribution du vin bio, toujours en hausse (38 % de part de marché). Les magasins bio constituent le second lieu d’achat, avec 25 % de part de marché en repli. Les grandes surfaces alimentaires reculent aussi (18,5 % vs 20 % en 2011), au profit des cavistes, qui progressent un peu chaque année (18 % en 2013 vs 17 % en 2012).
→ Près de 44 % des volumes mis en marché en 2013 sont exportés (Allemagne, États-Unis, Japon…).
Espagne et Italie : le vin bio progresse aussi
• La production de vin bio mondiale, évaluée à 6 millions d’hectolitres, se concentre essentiellement en Europe : l’Espagne, la France et l’Italie représentent 73 % des surfaces mondiales.
• En 2012, les cinq pays leader en part de surfaces de vignes en bio étaient l’Autriche (9,7 %), la France (8,5 %), l’Espagne (8,4 %), l’Italie (7,9 %) et l’Allemagne (7,4 %).
• 2 368 800 hectolitres ont été exportés (39 % de la production mondiale, contre 45 % pour les vins conventionnels)
• Les principaux pays importateurs de vins bio sont l’Allemagne et l’Europe du Nord (marchés précurseurs et historiques). En Asie, le Japon en est friand, et plus récemment, l’Amérique du Nord.
1 Français sur 3
En 2013, 1 Français sur 3 consomme du vin bio régulièrement ou de temps en temps selon une étude consommateur IPSOS/Sudvinbio. Ces consommateurs ont du flair ! Pour preuve, au Concours Général Agricole 2014, près d’un vin bio sur 2 a été médaillé alors qu’en moyenne 23 % des vins en compétition ont été primés. Convaincus ? Voici une (très) courte sélection de crus bio pour donner envie d’en goûter davantage.
Mémoire de Madone 2013 – Vieilles Vignes
Ce Gamay sur Volcan (appellation Côtes du Forez) prend sa source sur un sol entièrement issu de basaltes. Vieilles de 40 ans, les vignes de la propriété Gilles Bonnefoy sont cultivées en viticulture bio et biodynamique. Après des vendanges manuelles, le vin est élevé en cuves durant 6 mois. 3000 bouteilles sont ainsi obtenues.
Les Galets, AOP Costières-de-Nîmes
« La fraîcheur et le fruit pour des vins gourmands »
Le nom de cette cuvée tient au terroir constitué de galets roulés aussi nommé « le grès ». Ces cailloux ont été charriés par la moraine glaciaire du Rhône et reposent sur des marnes argilo-calcaires. Ce sol caractérise l’appellation des « Costières de Nîmes ».
« Les Galets » se déclinent dans les trois couleurs. Leurs robes évoquent les teintes variées des galets des « Costières » (dorées, rosées et rouges).
« Les Galets Dorés » sont issus de jeunes vignes de Grenache Blanc, Vermentino et Roussanne avec une pointe de Clairette. L’exposition Nord des parcelles en fait un terroir « frais » en climat méditerranéen. Il confère ainsi au vin beaucoup de vivacité. Cette sensation est renforcée par la minéralité du vin.
De même, le contrôle des températures pendant tout le cycle de fermentation et d’élevage, permet de préserver tout son fruit et sa fraîcheur.
Robe : jaune clair avec des reflets dorés
Nez : notes fruités (agrume), florales (genêt et orchidée) et minérales (pierre à fusil)
Bouche : belle attaque très vive, minérale et en même temps charnue avec un fruit généreux. Équilibre entre le soyeux et la fraîcheur.
Accords : en apéritif, brandade de morue, tellines, viandes blanches (rôti de porc à l’ananas) et fromage (Cantal, chèvre au miel…).
Domaine Manzone, Clairette de Bellegarde 2013
Sur une surface de 8 hectares, Bruno Manzone (42 ans) produit 150 hectolitres : AOP Costières-de-Nîmes (rouge et rosé) et Clairette de Bellegarde (blanc). Son vignoble est en bio depuis 1997.
Cette cuvée de Clairette de Bellegarde est issue du cépage Clairette Blanche uniquement. Le terroir est caractéristique de la terrasse rhodanienne, avec des galets roulés et une forte proportion d’argile. La récolte est manuelle, le pressage se fait directement à l’abri de l’air, vinification traditionnelle à 17°C. Ce vin de terroir puissant et fin dégage des arômes de fruits à chair blanche, miel, tilleul. Il se marie bien avec le poisson, les viandes blanches et les fromages de caractère.
Anjou Blanc 2012 « Varenne de Combre »
Cépage : Chenin très fort potentiel en maturité et en précocité.
À partir d’une vigne âgée d’environ 20 ans, et sur un sol constitué de schistes gréseux, ce coteau au bord de l’Arcison− affluent du Layon – donne un Anjou Blanc « Varenne de Combre » récolté à la main.
Dégustation :
Œil : Jaune doré
Nez : Chaleureux et confit
Bouche : Tout en tension saline, la bouche offre une belle continuité du début à la fin
Accord avec les mets : Accompagne le poisson de Loire en sauce, les viandes blanches à la crème et les fromages .Servir à 8 ° C.
À la rencontre des viticulteurs bio
Plusieurs salons permettent de se faire une idée plus précise des différents terroirs et d’échanger avec les acteurs de la vigne :
Salon des Vins de Loire, du 2 au 4 février 2015 à Angers
Avec près de 9 000 acheteurs, français et internationaux, et 500 exposants, le Salon des Vins de Loire, au parc des expos d’Angers, se veut la plate-forme d’échanges et d’affaires des professionnels du vignoble. « Renouveau et sur-mesure », telles sont les marques de fabrique de cette 29e édition.
Nouveauté : le salon Off La Levée de la Loire intègre cette année le parc des expos. Plus de 100 exposants-artisans présenteront leurs vins bio.
Millésime Bio, du 26 au 28 janvier 2015 à Montpellier
Réservé aux professionnels (cavistes, directeurs de magasin, restaurateurs…) ce salon est l’une des plus grandes vitrines du vin bio : près de 800 exposants et plus de 4000 visiteurs professionnels sont attendus. Outre le très attendu Concours Challenge Millésime Bio, avec plus de 1200 échantillons en provenance de nombreuses régions viticoles du monde entier, des conférences pointues sont programmées :
-Perception des vins bio par les consommateurs français
-Etude du potentiel des vins bio français à Hong-Kong et Shangai
-Qu’est-ce qu’un vin bio ?
-Le marché des vins bio vrac
-Carignan, le réveil d’un bel endormi