Bastion de résistance à l’agriculture bio, la Haute-Normandie, réputée pour son agriculture intensive et ses cultures industrielles, est l’une des régions françaises qui a connu le plus fort taux de conversion entre 2009 et 2010. “Plus de 1500 nouveaux hectares sont passés en bio, soit le double de la surface convertie l’année précédente”, se réjouit Véronique Zaganiacz, coordinatrice des conversions au Groupement régional des agriculteurs bio, basé à Evreux dans l’Eure. 40 nouveaux agriculteurs ont franchi le pas et 7 fermes déjà en bio ont agrandi leurs surfaces. Toutes les productions sont concernées : on compte 10 éleveurs de vaches laitières, avec un potentiel d’environ 2 millions de litres de lait, 5 éleveurs de bovins ou ovins pour la viande et 10 producteurs de céréales. Les fruits ne sont pas en reste, puisque 14 arboriculteurs ont décidé de changer leurs pratiques, motivés par l’aide à la conversion indispensable pour soutenir leurs années de transition. Côté légumes, 8 maraîchers ou producteurs de plein champ supplémentaires se sont lancés. Au total, plus de 5000 hectares sont désormais en bio dans cette région. “Les incitations de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, sur les zones de captages sensibles, ont eu un impact très positif dans cette évolution”, note Anne-Louise Guilmain, chargée d’étude à l’Agence.
Christine Rivry-Fournier