Plus que jamais, les océans sont en danger. Couvrant 70 % de la planète, ils subissent de plein fouet une série de pressions, réchauffement et acidification, entraînant l’hypoxie (faibles niveaux d’oxygène). Tous les indicateurs sont au rouge, risquant de provoquer l’extinction de la vie marine à un rythme plus rapide que prévu. Telle est la conclusion d’un rapport alarmant, rendu public fin juin à l’université d’Oxford, dans lequel 27 experts de la biodiversité marine, issus de six pays, tirent la sonnette d’alarme. “En considérant l’effet cumulatif de ce que l’humanité fait subir aux océans, nous nous sommes aperçus que les conséquences sont bien plus graves que ce dont chacun de nous s’était rendu compte de son côté”, dénonce-t-il. Ce panel scientifique conclut que “la combinaison des pressions exercées crée des conditions qui se retrouvent lors de chacune des précédentes extinctions de masse d’espèces de la Terre”. Il pointe les niveaux de carbone absorbé par les océans, “déjà bien plus élevés aujourd’hui qu’à l’époque de la dernière extinction de masse d’espèces marines, il y a environ 55 millions d’années”. La pollution par les multiples toxiques chimiques et les microdéchets de plastiques, retrouvés jusque dans les mers polaires, sont incriminés, tout comme la surpêche. Les experts demandent “l’adoption en urgence d’un meilleur système de gouvernance de la haute mer, encore très peu protégée, mais qui représente la majeure partie des océans du monde entier”.
www.stateoftheocean.org/pdfs/1906_IPSO-LONG.pdf (rapport en anglais)