Fabriquer un savon bio, c’est participer à la sauvegarde de l’environnement en accomplissant un acte que l’on répète plusieurs fois par jour : laver et se laver. C’est préserver aussi la santé de sa peau en se détournant des savons aux additifs et adjuvants agressifs et causant certaines affections cutanées. Et c’est à la portée de tout le monde.
Pourquoi fabriquer du savon bio ?
Tout le monde peut fabriquer un savon bio en étant juste en possession de la formule appropriée mais aussi en étant poussé par une certaine motivation. Différentes raisons honorables peuvent en effet justifier l’envie de fabriquer du savon biologique et biodégradable. Premièrement, pour en finir avec les irritations et les allergies causées par l’utilisation des savons du grand commerce, une personne peut être poussée à trouver des solutions médicales. Le problème à ce moment est qu’elle va traiter les symptômes sans pour autant éliminer la cause des maux. Sa solution définitive consistera à fabriquer elle-même son savon biologique avec des produits à la fois naturels et écologiques. Deuxièmement, en connaissant les produits chimiques peu respectueux de l’environnement dans les savons du commerce habituel, une personne va vouloir chercher la solution écologique pour un acte qu’elle doit accomplir et répéter de nombreuses fois par jour, celui de se laver et de laver des objets. Cette solution n’est rien d’autre que la fabrication et la vulgarisation de savons biologiques qui sont forcément écologiques.
Quels ingrédients et quel matériel pour votre savon bio ?
Plus direct que le procédé à chaud, le procédé de saponification à froid apparaît plus simple à réaliser et c’est ce que nous allons développer ici. Pour fabriquer du savon, il faut tout simplement de l’huile, de la soude caustique et de l’eau. L’important, c’est le bon dosage. La mise en œuvre de la fabrication va nécessiter une balance de précision, des contenants en verre, un matériel de bain-marie, un mixeur, un thermomètre, une spatule, du papier pH, du vinaigre, des moules et des vêtements de protection. Il va en effet falloir faire fondre les matières grasses solides dont les huiles végétales, peser au gramme près les huiles, l’eau et la soude, mesurer l’acidité du mélange, se protéger de l’effet corrosif et irritant de la soude caustique avec le vinaigre et les gants et vêtements couvrants, mais aussi stériliser les ustensiles.
A titre indicatif, il faut utiliser
- 200g de beurre de karité ou d’huile de coco bio ou 400g d’huile d’olive bio pour
- 250 à 300g d’eau
- 110g de soude caustique
Il est à préciser aussi que les cristaux de soude ne remplaceront pas la soude caustique. Cette dernière est très corrosive et irritante pour la peau et les yeux mais sa combinaison avec les deux autres ingrédients va produire la saponification et fera disparaître la soude après un temps déterminé si le dosage est correct. Le savon qui en découle est un produit biodégradable. Les moules en silicone sont conseillés par les expérimentés et les récipients en aluminium sont à proscrire.
Le procédé de saponification à froid
Pour fabriquer un savon bio, il faut tout d’abord
- Faire fondre la matière grasse solide au bain marie et au feu doux du récipient.
- Protéger toutes les parties vulnérables aussi bien de votre corps que de votre plan de travail. Gants, masque et lunettes sont donc à utiliser et ne pas oublier d’enduire les parties exposées de la peau avec du vinaigre.
- Ne pas négliger l’aération aussi pour laisser se perdre les volatilités nocives des réactions chimiques qui vont se produire.
- Déverser la soude dans l’eau, jamais l’inverse.
- Une réaction chimique va s’ensuivre et il faut la laisser s’accomplir puis donner à la température le temps de descendre. La température idéale est comprise entre 35° et 45° C.
- Verser ensuite la soude dans l’huile fondue et mélanger la composition avec la spatule.
- Afin d’obtenir un mélange parfait où seront dissouts d’éventuels précipités, il faut passer le tout au mixer.
On obtient alors un mélange homogène et lisse ayant une consistance de crème pâtissière. C’est la pâte de savon. Dans le cas où on souhaite y mettre du parfum, c’est le moment d’y verser de l’huile essentielle, une cinquantaine de gouttes dans la proportion présente. C’est le moment également d’y mettre du colorant bio. Il n’y a plus qu’à laisser couler la pâte dans un grand moule ou dans des moules individuels après. Un séjour de 48 heures dans les moules transformera la pâte en savons biologiques solides. Il faudra cependant attendre trois mois avant de les utiliser car c’est le délai nécessaire pour faire disparaître complètement l’agressivité de la soude.
En bref…
Avec trois types d’ingrédients courants et éventuellement de l’huile essentielle et du colorant biologique, vous arriverez à faire d’un acte quotidien répétitif un peu agressif pour l’environnement un acte écologique. Avec le savon biologique, vous aurez de la douceur pour votre peau, de la bienveillance pour la nature et ce, sans parler de la satisfaction d’avoir accompli un petit exploit.
2 réponses
Merci vous avez très bien expliqué le procédé de fabricationdu savon.
Bonjour,
« enduire les parties exposées de la peau avec du vinaigre » ? Très mauvaise idée, le vinaigre reste un acide relativement fort et vous vous exposez à des réactions cutanées. Il vaut mieux se couvrir entièrement afin d’éviter les éclaboussures de NaOH, et si ce n’est pas réalisable autant mettre de l’huile sur les parties non protégées : en plus de faire une protection physique (barrière visqueuse), l’huile jouera un rôle de protection physique car la soude qui entrera en contact avec l huile aura tendance à former du savon.
Cordialement,
Un chimiste