Conserver de bonnes dents n’est pas qu’une affaire d’esthétique. L’hygiène dentaire est à prendre très au sérieux, car elle influe sur la santé générale.
Pourquoi est-il si important de préserver ses dents ?
Première étape de la digestion, la mastication est très importante : en broyant les aliments, les dents améliorent leur digestion dans l’estomac et l’intestin. Si cette étape est négligée, de nombreux symptômes sont favorisés : ballonnements, flatulences, maux de ventre, brûlures d’estomac, ainsi que les conséquences délétères d’un dysfonctionnement digestif chronique, notamment sur l’assimilation et l’immunité.
Le fait de mastiquer permet une meilleure irrigation sanguine du cerveau, et participe par conséquent au maintien des fonctions cérébrales et motrices. Les personnes âgées qui ne mastiquent plus déclinent plus rapidement que les autres.
La mastication permet aussi la libération d’histamine qui procure le sentiment de satiété, évitant de manger plus qu’à sa faim et de prendre du poids.
Il n’y a pas de bonne mastication possible sans de bonnes dents, et même si la dentisterie a très fortement évolué en matière d’implant ou de prothèse, rien ne remplace les dents naturelles sur le plan fonctionnel.
Qu’est-ce qui conduit à la perte des dents ?
Deux phénomènes courants sont en cause. Le premier est la formation de plaque dentaire, cette une pellicule collante qui recouvre les dents. Elle se forme durant le repas à partir de débris alimentaires, de salive et de bactéries. Si elle n’est pas éliminée après chaque repas, cette plaque s’épaissit, durcit et se transforme en tartre que le brossage ne peut plus éliminer.
Le deuxième phénomène est l’érosion de l’émail qui recouvre nos dents : c’est une substance très solide et protectrice. Malheureusement, cet émail tend à s’user avec le temps. Son usure est accélérée en cas de mauvaise hygiène dentaire, de vomissements répétés et de bruxisme (grincement des dents).
L’accumulation de plaque dentaire et de tartre, tout comme l’érosion de l’émail, favorise les caries et l’inflammation des gencives, ou gingivite. Celle-ci est la première étape de l’affection parodontale (déchaussement), principale cause de chute des dents chez l’adulte. Perdre ses dents est grave, mais ce n’est pas la seule conséquence de la prolifération bactérienne en bouche. En passant dans le sang, les bactéries issues des poches parodontales favorisent les maladies cardiovasculaires ainsi que l’accouchement prématuré, le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, etc.
Certaines bactéries présentes dans notre bouche vont, en se nourrissant de sucre, se multiplier et produire des substances acides qui attaquent l’émail des dents. Le temps de contact des dents avec le sucre est un facteur essentiel : plus il est long, plus c’est mauvais.
L’idéal est de consommer le moins possible d’aliments sucrés et de respecter certaines règles : éviter les friandises à sucer et celles qui collent aux dents, boire à la paille plutôt que siroter les boissons sucrées. La salive plus abondante durant le repas aide à neutraliser certains acides qui s’attaquent aux dents, il est donc préférable de consommer les sucreries à la fin du repas plutôt qu’entre les repas. Et puis se brosser les dents tout de suite, ou si ce n’est pas possible, boire de l’eau pour diluer les sucres et les acides. Une fois les dents brossées, il faut bannir tout aliment ou toute boisson sucrée, en particulier le soir.
Y a-t-il d’autres aliments à éviter pour la santé bucco-dentaire ?
L’émail dentaire s’érode au contact de l’acidité. Or, certains aliments et boissons sont particulièrement acides, parmi lesquels le jus de pamplemousse, le jus d’orange, le jus de tomate, les boissons énergétiques, le vinaigre, les cornichons, les boissons gazeuses brunes et le vin. Comme pour les aliments sucrés, il est recommandé de se rincer la bouche avec de l’eau après avoir consommé des aliments ou des boissons acides. En revanche, il ne faut pas se brosser les dents immédiatement après, mais attendre au moins une heure, puisque l’acidité ramollit la couche superficielle de l’émail et la rend plus vulnérable au brossage.
Des aliments à favoriser ?
Plus que des aliments en particulier, c’est surtout une hygiène alimentaire globale qu’il convient d’adopter pour préserver des dents en bonne santé, avec deux objectifs principaux : préserver l’équilibre acido-basique et le bon état de l’intestin. On insiste plus particulièrement sur l’équilibre de l’apport en protéines avec une alternance de protéines animales et végétales, sur la consommation des produits non raffinés, sur la place prépondérante des légumes dans les menus et sur l’équilibre des apports en oméga-3 et oméga-6. En cas d’inflammation intestinale chronique, on recherchera éventuellement des intolérances alimentaires.
En soins de caries, faut-il éviter les amalgames au mercure ?
L’amalgame dentaire composé pour moitié de mercure est sans aucun doute la source la plus importante d’intoxication au mercure par contact direct. Beaucoup de troubles peuvent être induits, aggravés ou causés par la présence cellulaire de mercure (lire Echobio n° 10). Il semble plus que prudent aujourd’hui de préférer les alternatives aux amalgames au mercure. Choisissez un dentiste qui opte pour d’autres matériaux (1). Lorsque les amalgames sont déjà présents en bouche, il faut peser le pour et le contre d’une dépose, individuellement.
Quelles sont les alternatives aux matériaux métalliques ?
Les matériaux alternatifs non métalliques sont globalement mieux tolérés par le corps et moins polluants pour l’environnement. Cependant, ils ne sont pas totalement dépourvus d’inconvénients. Certains composites contiennent des substances toxiques pour le nerf de la dent et sont contre-indiqués en cas de carie profonde. D’autres, moins toxiques, peuvent cependant provoquer des allergies chez certaines personnes. Reste la céramique, qui est le plus stable et certainement le mieux toléré des matériaux employés en art dentaire, que ce soit pour les caries volumineuses, les couronnes ou les implants. La meilleure céramique à ce jour est la zircone, mais son coût est élevé.
Le blanchiment des dents est-il efficace, dangereux ?
Le blanchiment des dents est efficace. À condition d’utiliser un produit suffisamment dosé en substance active, ce qui n’est pas le cas des produits du commerce (gels, bandelettes, dentifrices…). Tous les autres produits utilisés par les dentistes, dans les “bars à sourire” ou vendus sur internet, contiennent ou libèrent, au contact de la salive, du peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée). Ce traitement présente de nombreuses contre-indications, ainsi que des risques liés à l’ingestion du produit s’il est pris sans des précautions suffisantes. Renouvelé, il entraîne une perte d’émail, une hypersensibilité des dents, une altération de la flore bactérienne buccale saprophyte… Mieux vaut éviter toute auto-utilisation de produit blanchissant et se tenir à distance des “bars à sourire” dont le professionnalisme est très douteux. La raison voudrait que chacun accepte la teinte naturelle de ses dents et évite ou ce qui est susceptible de l’altérer : érosion, café, thé, vin, tabac…
(1) voir l’association www.odenth.com
L’orthodontie, une évolution des temps modernes ?
L’orthodontie classique a pour objectif est de redresser les dents mal implantées, coûte que coûte. Des dents saines sont trop souvent arrachées. La cause des problèmes d’encombrement, c’est-à-dire l’étroitesse des mâchoires n’est pas prise en compte. Or, avoir des mâchoires étroites a d’importantes répercussions au niveau bucco-dentaire, au niveau esthétique et sur la santé générale. C’est une cause de sous oxygénation et de vrille de la posture qui engendrent fatigue, difficultés de concentration, apnée du sommeil, scoliose, problèmes d’équilibre… Par ailleurs, les appareillages fixes (bagues et fils) peuvent créer des dommages irréversibles parmi lesquels : colorations indélébiles, déchaussement, destruction des racines. Il existe, dans ce domaine aussi, des alternatives regroupées sous le terme d’orthodontie fonctionnelle. Ces méthodes, moins violentes et plus respectueuses de la physiologie humaine, se préoccupent de rétablir les fonctions orales (respiration, déglutition, mastication), seules garantes de la stabilité des traitements dans le temps. Idéalement, il faut intervenir le plus tôt possible, avant la fin de la croissance.