L’Eurofeuille sur les bouteilles de vin issu de raisins bio, ce n’est pas encore pour demain ! Le projet de cahier des charges sur la vinification bio vient d’être rejeté par la Commission européenne, faute de majorité qualifiée. Certains pays, notamment l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas… l’ont refusé, en raison de désaccords, surtout sur les doses de sulfites à autoriser. Les propositions de la Commission leur semblent en effet trop basses pour être applicables, compte tenu des conditions climatiques généralement défavorables à la bonne conservation du vin dans ces pays. La clause prévue autorisant de les augmenter en cas d’accidents climatiques exceptionnels, pour parvenir au niveau des normes européennes, n’a pas suffi à les convaincre. Face à une telle opposition, le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, a mis le projet en sommeil jusqu’à nouvel ordre, afin de pas décevoir le consommateur en rabaissant les normes. Pourtant, le projet a mûri pendant plusieurs années, mais visiblement, c’était encore trop tôt. Il aurait pu apporter une vraie garantie aux amateurs de vins, non seulement sur les doses de soufre plus basses que celles des vins traditionnels, mais aussi sur la liste, plus réduite, des additifs et des traitements autorisés. De plus, les vins fabriqués par les viticulteurs bio sont, en général, plus proches du terroir, méritant qu’on les distingue. D’où l’intérêt des chartes privées, comme celles de la Fnivab, Nature et Progrès ou de Demeter, qui vont continuer à servir de repères.