Au lieu d’être dédié à la production de nourriture saine et d’être accessible à tous, le modèle agricole actuel, en Europe comme ailleurs, se concentre de plus en plus sur des productions de matières premières telles que les agrocarburants, l’alimentation animale et les plantations industrielles. D’où la disparition des petites exploitions, l’uniformisation de modes alimentaires plus risqués pour la santé, car pauvres en fruits, légumes et céréales complètes… et les risques de pénuries, qui entrainent une forte volatilité des prix… “Pourtant de nombreuses expériences et pratiques existent déjà ici et maintenant au niveau local, régional et européen, basées sur le concept de la souveraineté alimentaire. Elles en démontrent la faisabilité”, affirme Via Campesina, le mouvement international des paysans. Afin d’effectuer un pas supplémentaire vers cette souveraineté alimentaire, vitale pour chaque nation, un forum a réuni à Krems en Autriche, du 16 au 21 août 2011, plus de 400 personnes de 34 pays du continent européen, de l’Atlantique à l’Oural et au Caucase, de l’Arctique à la Méditerranée – ainsi que des représentants internationaux –, membres de divers mouvements sociaux et organisations de la société civile. Ce forum a adopté la Déclaration européenne pour la souveraineté alimentaire, qui “rappelle le droit des peuples à déterminer de façon démocratique leurs propres systèmes alimentaires et agricoles, dans le respect des humains et de l’environnement”, souligne Via Campesina dans son communiqué.