Trois fois cet été, les faucheurs volontaires se sont attaqués à des parcelles de tournesols obtenus par mutagenèse, dits “OGM cachés” : le 30 juillet à Feyzin dans le Rhône, le 27 août entre Hauterives et Sain-Martin-d’Août dans la Drôme, et le 7 septembre à Ondes en Haute-Garonne. Lors de cette dernière action, une soixantaine de personnes ont mené une action plus symbolique que destructrice pour cette parcelle de 7 hectares, chacun étant chargé d’arracher un pied ; la police étant intervenue avant la fin de l’action, seuls trente pieds ont été effectivement déracinés. Ces plantes issues de mutagenèse dirigée sont-elles des OGM ? Pour les faucheurs, la réponse est claire : oui. La directive européenne 2001/18 définit un OGM comme “un organisme, à l’exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été altéré d’une façon ne se produisant pas naturellement lors de croisements et/ou de recombinaisons naturelles”. Or, la mutagenèse consiste à exposer la plante à une substance chimique capable de modifier son génome et de faire apparaître chez elle de nouveaux caractères génétiques, comme la résistance à un herbicide. “C’est une technologie OGM que la directive européenne 2001/18 définit comme telle, mais en l’excluant de son champ d’application”, explique un communiqué des faucheurs volontaires. Ces plantes mutées ne sont donc pas soumises à la réglementation sur les OGM : leur culture n’est assujettie ni à évaluation, ni à autorisation, ni à étiquetage, ni à devoir d’information des citoyens.